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Gaz carbonique, CO2

Premier acte

Au nord-ouest du Cameroun, dans une région rurale et peu peuplée, le lac Nyos a un passé sinistre. En Août 1986, il a été a l’origine de la mort de 1700 personnes et de tout le bétail vivant dans un rayon d’une dizaine de kilomètres.

Ce lac s’est formé dans un cratère volcanique vieux de 500 ans. Le volcan n’est pas mort, il dort paisiblement et respire. À 210 mètres de profondeur, sous une pression de 20 bars, le gaz carbonique provenant de l’activité volcanique se dissout dans l’eau. Tout comme dans les bouteilles d’eau gazeuse mais à une pression bien plus élevée. En Août 1986, des rafales de vent, un tremblement de terre ou un autre phénomène qui reste à identifier, ont fait remonter vers la surface l’eau des profondeurs gorgée de CO2. La pression diminuant, l’eau s’est mise à bouillir violemment, comme lorsque l’on ouvre la bouteille de Coca après l’avoir bien secouée. Un énorme jet de 80 mètres de haut a rempli de CO2 la dépression formée par le cratère, asphyxiant hommes et bétail. Le nuage de gaz invisible, inodore et deux fois plus lourd que l’air s’est ensuite écoulé à 70 Km/heure le long des vallées continuant son effet meurtrier sur une dizaine de kilomètres à la ronde. La quantité de CO2 éjectée ce jour-là, a été estimée a 170 millions de mètres cubes.

(Source : Scientific American, Juillet 2000, Deadly lakes)

Deuxième acte

Fin Février 2003, l’administration Bush annonce le lancement d’un projet sur dix ans et un milliard de dollars dédié à la construction d’une centrale électrique au charbon respectant le principe d’ « Emission zéro », c’est-à-dire sans rejeter de CO2 dans l’air ambiant. Le CO2 inévitablement produit par la combustion du charbon serait capté puis séquestré.

Entre temps, les USA et quelques complices ont fait main basse sur 12 % des réserves mondiales de pétrole. Pas de problème, la technologie de captage et séquestration du CO2 sera aussi applicable aux centrales brûlant du pétrole.

Capter le CO2 sortant des chaudières de la centrale ne pose pas trop de problèmes, ce qui devrait inquiéter, c’est la séquestration. Parmi les techniques à l’étude, deux d’entre-elles semblent prometteuses : injecter le CO2 à quelques milliers de mètres sous terre ou au fond de la mer.

Une centrale au charbon de puissance équivalente à la centrale nucléaire de Goesgen (1000 MégaWatts) brûle chaque jour 9000 tonnes de charbon et rejète dans l’atmosphère 12 millions de mètres cube de CO2. Au bout de deux semaines de fonctionnement, la quantité de CO2 séquestré sera identique à celle qui est sortie du lac Nyos en 1986. Et si le principe de séquestration choisi se révèle défaillant après quelques années de fonctionnement, l’accident de Tchernobyl pourrait faire figure de détail.

 

Conclusion

Il est temps de commencer sérieusement à diminuer notre (nous, les occidentaux) consommation d’hydrocarbures et de développer des sources d’énergie respectueuses de l’environnement et financièrement supportables.

Albert Perez, 08.06.03,

 

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Nos dirigeants: solidaires ou responsables?

Le jour du lancement d’un nouveau navire au Japon, le chef de chantier arrive sur le site avec son épée enfoncée dans son petit fourreau spécial. Il est prêt à se faire Hara-Kiri au cas où son navire aurait des ennuis. Qu’en est il du monde de la politique en Suisse ?

Des mal fonctionnements et des abus de pouvoirs sont découverts dans un département du gouvernement genevois : La faute à qui ? Ce n’est pas ma faute dit Gérard Ramseyer et il est prêt à attaquer en justice tous ceux qui blasphèment. Le fait est que sa responsabilité est mise en jeu et pour que son département puisse reprendre sa crédibilité, celui de qui le scandale est venu doit se faire Hara-Kiri et laisser la place à un nouveau qui pourra faire le ménage.  

Le gouvernement vaudois a fait des promesses concernant les finances du canton. Ses promesses ne sont pas tenus. La situation financières va de plus en plus mal alors que les autres cantons et les communes ont tous améliorés leurs comptes. A qui la faute ? Aux parlementaires qui ne se sont pas mis d’accord lors de la table ronde ? Aux fonctionnaires qui font obstacles aux différentes réformes ? Aux instituteurs qui ne veulent pas augmenter leurs heures de travail ? Aux citoyens qui ne veulent pas que la BCV soit privatisée et que le gouvernement puisse avoir de nouvelles rentrées d’argent venant de la vente de ses actions ? On peut argumenter longtemps.

Le fait est que le Conseil d’Etat et son ministre des finances n’ont pas été capable de convaincre leurs interlocuteurs de bien-fondé de leurs actions et les rallier à leur cause. Il s’agit ici d’objectifs annoncés d’un gouvernement qui met en jeu sa responsabilité en tant qu’institution et dont tous les membres sont solidaires. Il ne s’agit plus de bavures dans un seul département comme c’est le cas à Genève. C’est donc tous les membres du Conseil d’État vaudois qui doivent se faire Hara-Kiri.  

Nos primes d’assurances vont augmenter encore une fois cette année. Tout le monde est scandalisé par la hausse continue des frais médicaux. A qui la faute ? Aux caisses maladies qui veulent faire trop de réserves ? Aux médecins qui multiplient les actes médicaux ? Aux pharmaciens qui gagnent trop ? A l’industrie pharmaceutique qui veut couvrir ses frais de recherche trop vite ? Aux assurés qui consomment trop de médicaments ? Chacun rejette la responsabilité sur l’autre. Le fait est que tout le système est géré par la Confédération qui le subventionne et le contrôle. La crédibilité du gouvernement fédéral est mise en cause. La question qui se pose est celle de la solidarité de tout le gouvernement. Qui doit se faire Hara-Kiri, Madame Ruth  Dreifuss toute seule ou tout le conseil fédéral ?

Vos commentaires:
A bientôt  
Ronald Angelil  

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DROIT INTERNATIONAL : DE QUEL DROIT ?

Pinochet, l’ex-dictateur du Chili a failli être extradé vers l’Espagne pour être jugé de certains crimes perpétrés sous son gouvernement. Milosevic, l’homme fort de Serbie va être jugé par le tribunal pénal international (TPI). Tout le monde s’en réjouit.

Pourquoi donc Milosevic ne s’est pas fait représenter par un avocat affirmant que le tribunal international n’est pas habilité à le juger ? A la question de savoir s’il voulait entendre les chefs d’accusation contre lui, il a répondu au juge : « c’est votre problème ».

Où est le problème ? Le TPI a-t-il le droit de juger Milosevic et de quel droit ?

Pour que justice soit faite, il faut, à mon avis, que les conditions suivantes soient réunies :

  • Elle doit être démocratique – provenir de lois votée

  • Elle doit  être « aveugle » - être appliquée à tous et de la même manière.

La justice internationale n’est pas une chose nouvelle, il y a eu après la seconde guerre mondiale les procès de Nuremberg. Sous l’empire romain déjà, Ponce Pilate a jugé l’affaire de Jésus de Nazareth. Dans ces deux cas, la justice était établie par la puissance dominatrice. Elle n’avait pas de fondement démocratique.  

Le TPI a été instauré par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Celui-ci est composé de 15 membres : 10 non-permanents et 5 membres permanents (Chine, France, Fédération de Russie, Royaume-Uni et États-Unis). Tous les membres des Nations Unis sont tenus de suivre les décisions du Conseil. On pourrait penser que toutes ses décisions sont démocratiques et représentatives ! Malheureusement, ce n’est pas le cas. Les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité ont un droit de veto sur toutes les décisions. Comment la loi peut-elle être appliquée en Chine ou aux États-Unis si ces pays peuvent si opposer par un simple vote ? ?

La loi n’est donc pas « aveugle » et ne s’appliquera que dans certains pays. De toute manière les États-Unis n’ont pas encore ratifié l’accord sur la Cour Pénale Internationale, pour des raisons évidentes.  

Par ailleurs, le TPI s’occupant de l’affaire Milosevic a été instaurée pour juger des crimes dans le territoire de l’ex Yougoslavie depuis 1991. Qu’en disent les Yougoslaves ? A plusieurs reprises les autorités serbes ont refusé de livrer Milosevic et ce n’est que lorsqu’une aide massive a été promise à une Serbie qui en avait bien besoin, que la livraison de Milosevic fut faite. On peut, à la limite, traiter ce geste de corruption de fonctionnaires ce qui représente un crime dans la plupart des pays. La justice est faite contre le gré des peuples.

Le but de la justice internationale qui est de punir les crimes commis n’est pas atteint puisque sa juridiction est limitée. Le but de réveiller une conscience nationale face aux crimes perpétrés et d’éviter des génocides à l’avenir n’est pas non plus atteint puisque les peuples jugés ne reconnaissent pas cette justice.

En l’absence des conditions  mentionnées ci-haut, la justice n’est pas valable et Milosevic a raison de dire au juge « c’est votre problème » !

En l’état actuel des choses, les justices nationales sont plus aptes à juger de grands criminels et cela devrait nous réjouir de voir Pinochet être interpellé par un juge de son pays. La conscience du peuple chilien se pose sûrement des questions à son sujet actuellement. La Suisse a été fondée sur le principe d’une justice nationale et le serment du Grütli avait pour but de refuser les juges des puissances étrangères.

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A bientôt  
Ronald Angelil  

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dernière modification: 09.07.2003